
Alfonse, Paul et les autres…, ALL YOU CAN EAT, détail, wall painting, Station Marine de Wimereux, 2014.
Alfonse, Paul et les autres…
ALL YOU CAN EAT
wall painting
26 septembre – 19décembre 2014
vernissage le 26 septembre à 19h
Station Marine de Wimereux
Université Lille 1 Sciences et Technologies
28 avenue Foch Wimereux
tél : 03 21 99 29 00
secretariatsnw@univlille1.fr
Réalisé avec le soutien de l’association Villart.
www.lathelema.com
Syl responsable projet
villart11@gmail.com
00 33 + (0)6 27 89 87 80
Contexte de la commande
La Station Marine de Wimereux a sollicité l’association boulonnaise Villart pour engager une politique culturelle. Il s’agit non seulement d’affirmer une présence artistique au sein de la Station Marine afin de sensibiliser les personnels et les usagers à la création contemporaine, mais également de transformer le cadre de vie grâce à une intervention de grande ampleur dans le hall de l’établissement. L’association Villart s’est rapprochée de l’artiste calaisien Alfonse, Paul et les autres… pour proposer à la Station Marine un projet de wall painting dans l’entrée du bâtiment. L’artiste a travaillé environ trois semaines sur place entre juin et septembre pour couvrir les 14 mètres de mur libérés pour l’occasion. Une rencontre a également eu lieu avec le personnel le 9 juillet au cours de laquelle l’artiste a présenté sa démarche et le projet ALL YOU CAN EAT qui interroge le « Manger », un des axes de travail de l’année culturelle de l’Université Lille 1. Cette intervention artistique éphémère restera en place jusqu’à la fin de l’année. Le vernissage sera l’occasion unique pour le grand public de découvrir l’oeuvre qui est placée dans un lieu dont l’accès est d’ordinaire limité aux seuls usagers.
ALL YOU CAN EAT
Dans un paysage littoral de carte postale, les engins s’activent pour alimenter un orifice denté mi-bouche, mi-anus relié à un cœur sur lequel est greffé un bras anatomisé. Cette association monstrueuse se veut un symbole ironique de la vision triomphale d’un corps machine viril et ultra-performant. La pompe cardiaque irrigue un réseau de tuyaux qui alimentent des maisons pavillonnaires standardisées. L’ensemble exhibe une machinerie consumériste infernale, grotesque et monstrueuse. Un phoque au regard niais contemple la scène à côté d’un petit chalet. Il traduit une perception compassionnelle et impuissante de la situation qui fait obstacle à toute compréhension de la complexité des phénomènes. ALL YOU CAN EAT – à volonté en anglais – montre à travers une figuration allégorique un processus qui semble inéluctable de dévoration des ressources mondiales. L’alimentation est ici une métaphore de l’hyper-consommation à l’échelle mondiale.
Présentation du projet par l’artiste
« J’ai cherché à transformer le mur du hall de la Station Marine en une sorte de paysage allégorique qui invite le spectateur à réfléchir à un certain état du monde sur un mode tragi-comique. Il m’a été proposé d’interroger à travers cette intervention notre rapport à la nourriture et à l’alimentation. Deux références m’ont permis de m’approprier cette demande. En 1968, l’artiste Barbara Smith a conçu une performance intitulée Ritual Meal dans laquelle seize invités dégustaient six plats avec des instruments chirurgicaux. Alors que la nourriture était tout à fait ordinaire, le simple changement dans l’instrumentation du convive crée un déplacement troublant. L’aliment est considéré sous un angle scientifique et médical. L’expérience du repas devient presque un rituel anthropophage. J’ai repris cette idée de déplacement en confrontant des produits de la mer que l’on consomme (homard, poissons) à des engins de chantier. Le homard et les poissons proviennent de tableaux flamands du XVIIème siècle comme la Nature morte à la corne à boire de Willem Kalf. Dans ce type de peinture, les mets ne sont pas considérés comme des « produits », ils manifestent l’opulence de la création divine à laquelle le peintre rend hommage. Dans la vision fantasmagorique que je propose, on peut voir ce homard géant tiré du tableau de Willem Kalf poussé par un tractopelle. Il s’agit d’exprimer par là une forme d’exploitation industrielle du vivant qui est aujourd’hui poussée à une échelle inédite. »
Alfonse, Paul et les autres…
communiqué de presse
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